Bivouac au sommet

Gailurran kanpaldi

 

  Quel superbe mois, chaque semaine des randonnées et des raids plus beaux les uns que les autres. Quel plaisir immense pour moi et les chiens. Des sorties toutes aussi différentes les unes que les autres : tempête de neige ou pas, grosse poudreuse ou piste durcie par le gel et le froid, glace, temps couvert ou soleil glacial... Nos yeux s'écarquillent sur chaque beauté que nous offre l'Euskal Herri.

  Ici, il s'agit d'un raid effectué avec Ptitcruz. Nous empruntons les mêmes pistes qu'avec Florian (voir la vidéo) mais depuis la piste s'est considérablement durcie. Les randonneurs en raquettes et les skieurs randos ont suivi nos traces; par conséquent à force de passages et avec les températures sibériennes de la nuit, une piste étroite et extrêmement rapide s'offre à nous. Nous montons ainsi au sommet d'Okabe avec une rapidité telle, et ce malgré le traîneau chargé pour 2 personnes, qu'après le déjeuner, nous faisons plusieurs tours de traîneau et nous remontons plusieurs fois au sommet ! Les kilomètres s'enchaînent donc avec une très grande facilité et ce malgrès le dénivelé accumulé sur toutes la journée.

  Le plateau est recouvert d'une croute neigeuse, glacée...à telle point que seul le frein à griffe laisse ses traces...pour pousser et aider les chiens les pieds du musher ne s'enfoncent que lorsque cette couche cède sous son poids... Le plaisir de glisse est intense, et les chiens tirent cela comme un simple traîneau de course sans chargement !!!!

  

  Après plusieurs heures de glisse et de plaisir, nous retournons pour la dernière fois avant la nuit au sommet d'Okabe. Nous installons alors notre camp. Le choix de l'emplacement est important, là haut, et d'autant plus sur un plateau, le vent souffle constamment et la température ressentie fouette le visage et les parties non protégées, comme les mains si l'on n'a pas très vite remis ses gants. Nous nous installons donc derrière les rochers les plus importants qui dessinent ce sommet. Ils nous protègent de ce vent du nord, que nous qualifirons d'extrêmement vivifiant ! Tout d'abord j'installe les chiens, afin de les protéger au maximum des raffales, en plus des remparts rocheux, je creuse des trous dans la neige où ils pourront se blottir durant la nuit, le vent sera ainsi complètement coupé, et les chiens seront bien isolés et bien au chaud dans leur fourrure. Je les osculte, les masse... puis j'installe avec Ptitcruz la tente. Là encore, je pourrais l'installer directement sur le manteau neigeux, la neige est compactée et glacée, une croûte dure et épaisse forme la partie supérieure, et malgré les 90 cm, nous nous enfonçons nullement, ou seulement de quelques centimètres lorsque cela cède. Mais je préfère creuser afin de donner le moins de prise au vent, et Ptitcruz est du même avis. A noter que lorsque nous nous déplaçons en dehors de cette zone protégée, le vent est tel, le froid si vif, que nous pouvons y rester que quelques minutes le temps de faire une photographie ou une prise vidéo !

  Une fois le camp installé, je retourne vers les chiens, les caresses, les cajoles, joue avec...Puis ayant préparé une petite cuisine sous la neige, près de la tente, je prépare leur souper. De l'eau tiédie mélangée à leurs croquettes énergétiques. Ptitcruz se fait plaisir et photographie les instants magiques que nous vivons là haut. Le panorama y est magnifique, une vue à 360° s'offre à nous. Les sommets de plus de 2000 m de la Soule et de la Navarre (Orhi 2 017 m, Aunamendi 2 504 m, etc...), le plateau de Roncevaux, les vallées de la Basse-Navarre et même la côte Labourdine se dévoilent devant nos yeux. Enfin le soleil se couche, sa lumière douce et rougeoyante nous berce lentement. Il est temps pour nous de manger puis de se coucher.

  Le lendemain nous nous réveillons frais et dispos, après une excellente nuit au chaud dans nos duvets, et ce malgré le vent violent de la nuit et les températures (nous avons bien fait d'enneiger en partie la tente). En sortant du duvet il fait -7°C dans la tente et -14°C à l'extérieur, pour les parties du plateau exposées au vent le ressenti peut être jusqu'à - 30°C !!! Et pourtant le vent s'est calmé ce matin et les raffales ne sont plus qu'à 22 km/h. Notre camp est bien protégé, les chiens sont heureux et remuent la queue en nous voyant sortir. Eki nous salut d'un doux jappement. Ils sortent de leurs trous creusés la veille. Je les saluent à mon tour en venant à leur rencontre, je les visite ainsi un par un, leur procurant à chacun une dose de câlins et quelques mots sur notre nouvelle journée de traîneau qui va se dessiner aujourd'hui... Encore un peu d'eau tiède, avec quelques croquettes perdues dans ces gamelles, afin de les forcer à s'hydrater.

  Nous démontons le camp, très rapidement d'ailleurs, nous effaçons nos traces (notamment tout ce qui est déjections canines), le but est d'être quasiment invisible après notre passage... Laisser les lieux tels que nous les avons trouvé ! Il ne reste plus que d'étranges trous dans la neige, d'un diamètre plus ou moins important, et quelques traces de pas, de pattes et de patins.

  Les chiens sont attelés, sont en ordres de marche, certains jappent, d'autres donnent de petits accous dans leur harnais, histoire de dire : "bon, c'est quand tu veux !". Le musher lui range le dernier élément, la stake-out. Et c'est parti pour une nouvelle journée de traîneau. Nous partons assez tôt, les températures sont encore froides... Ptitcruz veut un peu filmer, mais patatra, cette nuit j'ai laissé la batterie sur l'engin, je ne l'ai pas mis au chaud dans mon duvet, résultat avec le froid seulement quelques minutes de film. RRRRrrr....je m'en veux. Mais bon mon frère se rattrappe sur la photographie. Encore une excellente journée, plusieurs tours de traîneau, notamment sur le plateau, on remonte parfois au sommet, histoire de bien graver toutes ces images dans nos têtes...puis après...et bien...il nous faut rentrer ! Nous redescendons par le GR10, la piste, comme la veille, est extrêmement rapide. Cela me change, d'habitude je passe mon temps à les tracer. Du coup sur la dernière partie du parcours je désattèle Eki afin de ne pas le faire forcer sur une piste dure, en descente (de très beaux pourcentages) et rapide qui plus est. Une descente qui s'avère très technique tant à cause des pentes que pour pour l'étroitesse de la piste et les épingles à engager en traîneau, chargé qui plus est...

  Arrivée au Chalet Pedro, je sens les chiens encore partants et très en forme, cela nous démange de repartir...mais il faut se faire violence, nous devons rentrer dans notre maison labourdine.

  Encore une très belle expérience, une magnifique sortie... Je propose de partager avec vous ce moment à l'aide des photos de mon frère, alias Ptitcruz  :

...chanook en pleine montée sur le GR10...

 

...Canawa en wheel dog...

 

...le musher se doit d'aider ses compagnons d'aventure...

 

...la piste est dure et rapide, un vrai plaisir pour la glisse...

 

...Arkan et Gau en tête...

 

 

 

...le rythme est excellent...

 

...nous sortons de la forêt...

 

...les chiens accélèrent dès que c'est possible, comme ici sur un faux-plat...

 

 

 

...les 2 soeurs, Chanook et Canawa...

 

...l'Eagle summit ? Non Okabe...

 

...quelques randonneurs...

 

...surpris de voir un attelage de chiens en Euskal Herri...

 

...ça grimpe fort ! ...

 

 

...la dernière grosse ascension est franchie, le musher reprend son souffle, les chiens veulent repartir...

 

...ce qui est réalisé en quelques secondes...

 

 

 

 

 

 

...en avant vers le sommet...

 

 

 

 

 

 

 

 

...la roche, le vent, la neige, la glace...forment de véritables scultures naturelles...

 

...dernier effort avant le sommet...

 

 

 

...petite pause déjeuner...

 

 

 

 

 

 

...c'est reparti pour toute l'après-midi...

 

 

 

 

 

 

 

 

...un paysage de toundra, mais nous sommes bien au Pays Basque...

 

 

 

 

 

...chute sur la glace en pleine descente, le freinage s'effectuera avec l'ancre à neige...

 

 

 

 

 

...après la chute, je suis brûlé sur l'avant bras malgré les 3 couches de vêtement qui le recouvraient...

 

...arrivée au campement, ici Eki...

 

...Arkan...

 

...Vaïka..

 

...préparation de l'emplacement pour la tente...

 

...Gau...

 

 

 

 

...Canawa...

 

 

 

...notre camp...

 

 

 

 

 

...Otxoa se prépare à nourrir les chiens...

 

...complicité entre l'homme et ses chiens...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

...Orhi, 2017 m ...

 

 

 

 

 

 

...regard vers l'Ouest...

 

 

...la Navarre...

 

 

...Chanook...

 

 

 

...une partie du plateau d'Okabe...

 

...vue d'ensemble de notre campement avec les rochers nous protégeant du vent du Nord...

 

...jeu de lumière...

 

 

 

..jeu de lumière...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

...vers le Nord...

 

...profitons de la beauté de ces paysages ! ...

 

 

 

...les chiens se préparent pour la nuit, une nuit sous les étoiles et en altitude...

 

...le soleil se teinte de plus en plus de rouge, sa lumière se fait plus douce et caresse les montagnes...

 

 

...certains versants, plus exposés au vent, dévoile une partie des herbes encore endormies par l'hiver...

 

...Orhi nous surveille de sa hauteur...

 

Le lendemain

...le plateau sort petit à petit de l'obscurité...

 

...le soleil se lève à l'Est...

 

 

Otxoa sort de la tente...

 

 

 

 

...on démonte le camp...

 

 

...et c'est reparti pour une nouvelle journée de traîneau...

 

 

 

 

 

 

...correction de la trajectoire, "droite !", et Gau s'exécute...

 

...pente technique, glacée et en dévers...

 

...les chiens prennent énormément de plaisir, et le musher aussi ! ...

 

 

 

 

 

...en côte, les chiens s'arc-boutent...

 

 

...encore l'ascension du sommet...

 

 

 

...la beauté sauvage des chiens de traîneau...

 

 

 

 

 

 

 

...Arkan et Gau en statique...

 

 

 

 

 

...dernier regard vers le sommet d'Okabe...

 

...et on rentre à la maison...